Ohé La Terre est entrée, en juin dernier, dans sa phase opérationnelle avec le semis des couverts mellifères à partir de la technique dite à la volée (ou en semis direct). De nombreux agriculteurs bénéficiaires d’Ohé La Terre et engagés dans la biodiversité ont mis en œuvre cette action. C’est le cas de M Pinson Philippe, agriculteur céréalier et vaches allaitants.
Le froid et surtout l’humidité du printemps et de ce début de l’été n’ont pas été propice pour les semis, les foins, les céréales mais aussi pour les fleurs et notamment les insectes pollinisateurs. A ce titre, passer l’été à déchaumer et laisser un champ « propre » et nu, c’est fortement perturber l’activité du sol mais aussi notre microfaune.
Implanter un couvert végétal permet d’apporter de la biomasse, de favoriser le stockage du carbone et de l’azote. L’objectif prioritaire de cette action étant de permettre surtout, une floraison précoce de plantes mellifères durant la période estivale et bénéficier de nourriture, sous forme de pollen et de nectar, à une époque où elle se fait plus discrète notamment pour nos insectes : une forme de compensation écologique rentable agronomiquement et appréciée par beaucoup.
Quel impact sur la biodiversité ?
Ces couverts visent principalement des pollinisateurs mais ils sont favorables à d’autres insectes, notamment les auxiliaires (syrphes). A partir des surfaces florales, ces insectes migrent vers les cultures adjacentes pour polliniser ou réguler leurs ravageurs. Du fait de la présence de nombreux insectes, ces couverts sont également favorables pour l’avifaune.
Cet aménagement permet aussi de préserver la vie du sol par une couverture végétale qui limite les chocs thermiques, réduit l’évapotranspiration, les risques d’érosion et améliore la structure des sols. Aussi, les différentes semences conduites jusqu’au stade de floraison, contribuent également à l’embellissement du paysage.
Retour sur la levée des premiers couverts mellifères
L’équipe d’Ohé La Terre s’est déplacée sur le lieu d’exploitation de l’agriculteur céréalier et vache allaitant et a pu constater d’ores-et-déjà les bienfaits de la couverture végétale qui doucement, se lève. On y retrouve de la phacélie (bon piège à nitrates, freine les nématodes et assainit les rotations) et du sarassin (très attractif pour les abeilles et intéressant pour l’avifaune).
"L’implantation en interculture ou jachère de ces semences permettra de fortifier et de diversifier l'offre en ressources polliniques en période de pré-hivernage, et ainsi, de jouer un rôle sur la réduction des mortalités hivernales des colonies d'abeilles" a rappelé Nicolas Viacroze, Responsable Biodiversité, au sein du fonds de dotation Ohé La Terre.